Mémoire-Fleuve (Intervention collective avec Alexis Bellavance et Steve Giasson), dans le cadre du projet Trafic d’intrusion, dirigé par le Péristyle Nomade. Ce projet à fait l’objet d’une étude dans le cadre de l’ouvrage Formes urbaines : circulation, stockage et transmission de l’expression culturelle à Montréal, publié aux éditions esse.
Le collectif entourant l’intervention de Mémoire-Fleuve s’est concentré sur les rapports socio-politiques des instances du pouvoir dans la ville. Plus particulièrement, se sont les caméras de surveillance qui ont attiré notre attention. Ainsi, à partir d’une réalité souvent oubliée, soit celle d’être constamment filmé dans notre quotidien, Mémoire-Fleuve a voulu soulever les possibilités de détournement de la caméra de surveillance en s’appropriant une action quotidienne : celle de la marche.
Les 3 artistes du collectif ont donc marché le pont Jacques-Cartier, de Montréal à Longueuil et vice versa, en tentant de se faire repérer le plus possible par les caméras de surveillance. De plus, certaines d’entre elles peuvent être visionnées en direct sur le site de la société des ponts Jacques-Cartier et Champlain. Des captures d’écran ont alors été prises lorsque les protagonistes y apparaissaient afin de donner vie à une deuxième œuvre, complémentaire de la performance-marche. En effet, durant leur marche, les trois artistes ont captés des images photographiques et vidéographiques auxquelles ont été juxtaposées les images captées par les caméras de surveillance. Ce montage vidéo a, par la suite, été présenté au sein d’une installation audio-visuelle lors du panel de réflexion Trafic d’intrusion.
Le projet voulait ainsi démontrer les écarts esthétiques entre une vision panoramique issue de l’expérience quotidienne versus celle plus administrative qui guette nos faits et gestes. Il voulait également détourner l’expérience anodine de la marche en une action perturbatrice des instances de pouvoir en insistant sur la présence de cette action au sein d’un environnement hyper-contrôlé.
Projet vidéo, résultat de l’expérience de la marche, 2013
Vidéo des quatre projets d’intervention, réalisé par le Péristyle Nomade
Trafic d’intrusions propose d’enquêter sur les différents rapports de forces entre les pratiques infiltrantes et la ville. Il s’agit de chercher des temps, des espaces, des actions et des contextes par lesquels l’œuvre réussit à détourner les contraintes qui régularisent l’espace urbain. Suite à un processus de réflexion interdisciplinaire, une série d’infiltrations ont été créées dans différents espaces habités par la communauté du quartier Centre-Sud afin de proposer des voies d’autonomisation de l’œuvre furtive dans le paysage urbain. Un archivage photo, audio et vidéo témoigne du processus de recherche et de création qui sera présenté lors d’un panel de réflexion, le 16 octobre prochain à l’Écomusée du fier monde, regroupant les acteurs principaux du projet à des intellectuels intéressés par notre hypothèse de départ.
Les artistes des autres groupes de recherche-action: Antoine Joie, Catherine Cédilot, Catherine Lalonde-Massecar, Chloé Poirier-Sauvé, Jason Arsenault, Jean-François Boivenue, Karine Galarneau, Kevin Gravier et Nicolas Rochette.
Les chercheurs reliés au projet: Julie Faubert, Louis Jacob et Patrice Loubier